Oiseaux de Valmy : l'appel du cœur écrit par Harfang des Neiges
16/08/2013 16:34Bonjour, je m'appelle Harfang des Neiges.
Je vous présente quelques frères oiseaux.
Nous sommes une centaine de pensionnaires.
Nous aimons le mêlange de cultures et de couleurs.
Nous sommes libres et ravis d'être parmi vous.
Nos plumes vous enchantent ? Moi je suis le plus taquin.
J'aime écrire. Voici quelques mots pour vous.
Harfang des Neiges.
Ecoutez-le bien :
Dans mon amphithéâtre, à ciel ouvert, nous embrassions les vents. De nos ailes déployées, planèrent l'insouciance. Comment vous dire ? Nous étions heureux. Moi, Harfang des Neiges, je vous écris de ma plume blanche et soyeuse. L'encre se jute dans mes mots. Ma passion enveloppe les âmes. Je tournoie à travers les temps. Je suis l'oiseau : Maître du monde.
Hélas, c'était hier.
Au nom de tous les oiseaux, de races multiples, j'exprime notre peine. Elle résonne dans le cœur de chacun. Elle est immense. Une entorse vient de se greffer à notre univers paradisiaque. Depuis il s'assombrit. Comprenez-vous ? Nous sommes les acteurs d'un spectacle qui nous est cher. A chaque rendez-vous avec le public : un bonheur intense se propage dans la vallée de Valmy.
Il n'existe pas de sentence plus cruelle ni injuste que de devoir cesser et quitter ces lieux. Les murs de l'insupportable tremblent. Nous avons peur. Tous les ans, la mort rode parmi nous. Puis elle happe quelques oiseaux au passage. Je vous écris mon désespoir à l'aide de ma plume blanche, et pardon si vous la trouvez trop bavarde. Elle est mon seul outil de communication, mon seul lien avec vous, mon seul cri.
Au pied de notre site, pendant cinq jours, en juillet, le festival de la musique enterre mes amis les oiseaux. Le bruit nous assassine atrocement. Une souffrance palpable dans le creux de nos émois épouse le néant. Et maintenant, nous sommes chassés de chez nous. Les vents légers s'éloignent. La romance de notre vie se plie. L'enfer s'invite, me semble-t-il.
Voilà ce que j'écrirai au gouvernement si mes tourments ne me trahissaient pas, car je n'y crois plus. Nous avons choyé nos fauconniers et eux nous ont remplis d'affection : un partage de douceur, de rire et de complicité. Aujourd'hui, tout s'embrase.
Puis, je rajouterai : Monsieur le Président de la République, je glisse dans cette enveloppe ma bien chère plume. Je sais qu'elle ne me sera plus utile. Coulent sur cette page la sagesse mais les regrets aussi. Il n'y a pas eu de pire violence, pour nous, que l'indifférence des hommes. Je rejoins les corbeaux des cimetières perdus.
Bien à vous.
Harfang des Neiges.
Plume De Milisia
FIN
Pour les contacter :
www.lesaiglesdevalmy.com/contact/
Tous ensemble : nous, les oiseaux de la vallée de Valmy, voulons rester avec nos fauconniers, et continuer à survoler notre amphithéâtre.